
Ce week-end, l’évènement phare d’une (ou plusieurs) génération fait son grand retour. Le GP Explorer, course automobile opposant des créateurs de contenu, s’offre une « dernière danse » sur le circuit Bugatti du Mans.
Evènement sportif & lifestyle étalé sur 3 jours, la 3ème édition du GP Explorer organisé par le Youtubeur Squeezie va une nouvelle fois faire le plein avec 200 000 billets vendus en 2 heures.
Devant les écrans, les organisateurs peuvent également s’attendre à une audience record puisque la course de Formule 4 sera diffusée pour la première fois sur une chaîne de télévision, de surcroît en clair. Ce sera sur France 2 dimanche en fin d’après-midi. Un « mass média » complémentaire à la diffusion prévue également sur Twitch.
Pour animer et incarner ce programme à l’antenne, France Télévisions a notamment fait appel à « Rivenzi », streamer habitué depuis quelques années à collaborer avec le service public pour certains évènements sportifs comme Roland-Garros ou encore les JO de Paris 2024.
A quelques jours de l’évènement baptisé « The Last Race », nous lui avons posé quelques questions.
« C’est un évènement qui crée un engagement très fort avec un merchandising important »
A quoi peut-on s’attendre pour cette première du GP Explorer sur France Télévisions ?
Nous serons en live toute la journée de dimanche ! On va suivre les essais libres le matin très tôt sur la plateforme France.TV.
Les qualifications, qui détermineront les places des pilotes sur la grille, seront à suivre sur France 4 le midi.
La course sera diffusée sur France 2 avec une prise d’antenne aux alentours de 17h. Lorsque la course sera terminée et qu’il y aura eu l’envahissement de la piste, nous basculerons sur France 4.
Ajoutons que sur la plateforme France.TV, les téléspectateurs auront accès à une exclusivité avec des caméras embarquées installées dans toutes les voitures. Si vous souhaitez suivre un pilote en particulier de l’intérieur, vous pourrez le faire !
Quel sera votre rôle sur cette diffusion ?
Je serai à la présentation avec Cécile Grès (journaliste France TV). Nous serons en plateau en face de la ligne de départ. Nous aurons une journaliste dans les stands, Bastiane Du Masle, pour interviewer les mécanos et les pilotes s’ils sont disponibles. Christian Choupin (journaliste France TV) et Théo Pourchaire (pilote professionnel) seront les deux commentateurs de la course et des qualifs.
Vous êtes un streamer reconnu et apprécié, votre place n’était-elle pas dans l’une des voitures en tant que pilote ?
On ne me l’a pas proposé mais ce sont des très gros profils qui participent, je ne pense pas être dans ce Gotha ! (rires)
Je n’ai jamais participé à cet évènement non plus en tant que spectateur. Ce sera donc une première pour moi sur cette 3ème édition du GP Explorer. Je connais tous les pilotes, la plupart sont des amis. Je pense que France Télévisions avait besoin d’un renfort à ce niveau pour la couverture. Je suis très content que France TV ait fait appel à moi.
« L’idée, ce n’est pas d’attirer celles et ceux qui regardent déjà la course sur internet mais plus d’élargir le public du GP Explorer »
24 pilotes, 12 écuries, qui est votre favori pour la victoire finale ?
J’ai pu discuter avec certains… Maxime Biaggi apparemment s’en sort vraiment bien. Squeezie évidemment avec son expérience des précédentes courses peut aller chercher le podium, ça pourrait être chouette. Il y a Ana (NDLR : streameuse sport auto) aussi qui pourrait prétendre au podium… Les Espagnols sont extrêmement forts également. Le streamer Ibai qui les a sélectionnés, a choisi deux créateurs qui ne sont pas les plus gros créateurs espagnols, mais des créateurs de contenus liés aux sports mécaniques qui font beaucoup de simulateur et de pilotage. Les deux espagnols seront, je pense, les favoris de la course !
12 écuries et 12 marques dont Netflix, Durex, Lego, Alpine, Samsung,… Si vous étiez une marque, auriez-vous investi dans le Naming d’une écurie du GP Explorer ?
Je pense que j’y serai aller mais tout dépend du budget, je ne connais pas les prix ! C’est un évènement qui est bien produit et qui fait des records d’audience, sans polémique. C’est un évènement qui crée un engagement très fort avec par exemple un merchandising important. Des gens vont se balader avec des maillots Netflix ou Durex, c’est vendu à plusieurs milliers d’exemplaires je pense !
Une course en direct sur France 2 un dimanche en fin de journée, ça change votre approche et votre travail ? Vous avez carte blanche ?
On aura une belle liberté de parole sur ce qu’on peut dire et comment on peut le dire.
On sait à qui on s’adresse. L’idée, ce n’est pas d’attirer celles et ceux qui regardent déjà la course sur internet et de les inciter à venir la regarder sur la télévision mais plus d’élargir le public du GP Explorer. On veut s’adresser aux parents et aux grands-parents qui ne connaissent pas forcément les créateurs de contenu et qui cherchent peut-être à s’intéresser à ce que regardent leurs enfants. On doit les accompagner, expliquer l’enjeu sportif et la performance que ça représente. Faire en sorte que les téléspectateurs de France Télévisions, qui ont plus de 60 ans de moyenne d’âge, puissent passer un bon moment devant leur télé.
1,3 million de viewers sur Twitch pour le dernier GP Explorer, un record pour la plateforme. A quoi s’attendre en audience pour France 2 dimanche sur cette case ?
Je ne sais pas quels sont les objectifs de France Télévisions pour cet événement. Avant d’être un objectif d’audience, je pense que c’est un objectif d’estime, montrer que le service public se penche sur ce que fait Internet. Je pense que c’est surtout ça le message qui est envoyé par France Télévisions.
Souvent, on voit plus le chemin inverse, avec des acteurs de la télévision qui essaient de venir sur internet avec ses codes propres.
Que le GP Explorer soit diffusé sur France 2 un dimanche en fin de journée, je trouve que le message envoyé est fort ! Je suis assez curieux de voir ce que ça va donner en audience.
Vous parlez d’acteurs de la télé qui viennent sur Internet, récemment le streamer Zack Nani a fait l’acquisition de droits pour diffuser des matchs du championnat de football d’Arabie Saoudite. Ca vous donne des idées pour vous aussi diffuser et commenter un évènement sportif qui vous tient à cœur sur votre chaîne Twitch ?
Mon sport c’est le rugby ! C’est un sport qui a un gros diffuseur en France avec CANAL+… Est-ce que des ligues un peu plus mineures au rugby seraient intéressées de passer par des streamers pour une diffusion en France…
Pour en avoir discuté avec Zack, la diffusion de la Saudi League, ça crée un précédent et c’est très important pour nous car il travaille bien ! Ca nous permet de montrer aux marques et diffuseurs que nous sommes capables de proposer autre chose et que l’on peut faire des diffusions intéressantes et créer un engouement autour de compétitions.
Avant le GP Explorer, les habitués de France.TV ont déjà pu vous suivre lors de Roland-Garros ou encore les Jeux Olympiques de Paris 2024. De beaux souvenirs ?
C’est une chance de pouvoir travailler sur des évènements comme Roland-Garros et les Jeux Olympiques avec l’expertise des personnes qui travaillent chez France Télévisions. Ils sont également curieux de notre monde… C’est très enrichissant.
J’aime dorénavant naviguer entre les deux univers. Sur Internet j’ai la chance d’être indépendant. En télévision, c’est plus compliqué d’improviser et de sortir du conducteur.
En 2024, France TV vous a installé un studio sur le Philippe Chatrier pour une émission le soir pendant la Night Session diffusée sur Prime Video. Avec la promesse de commenter le match sans les images ! Un bon souvenir ?
On était sur Twitch, avec nos codes, des pirates ! On s’est fait « taper » sur les doigts par Prime et la FFT.. Nous étions installé dans une cabine du court central, on avait mis une affiche visible des spectateurs avec l’URL pour suivre notre live…
L’émission devait proposer un Live qui commente le match du soir sans les images mais à la fin on ne commentait plus rien ! On faisait des jeux avec nos invités, on a fait du patinage avec Nelson Monfort, on a fait du ping pong avec Robert Pirès, c’était une autre manière d’accompagner le match du soir. On était déçu de ne pas pouvoir le refaire cette année…On était content de ce format que soutenait France TV.
Pour finir sur le GP Explorer, quel est votre état d’esprit à quelques jours de l’évènement ?
Je ne me rends pas trop compte encore à quoi ressemblera l’évènement comme je n’y suis jamais allé. J’ai beaucoup de curiosité et je suis assez fier de représenter internet sur la télévision. Je suis curieux également de voir le retour des téléspectateurs !
Propos recueillis par Alexandre Bailleul, service media de l’ISG Sport Business Management.